Claude Bourrier
La clé du bien-être au travail
Lindsay-Anne Prévost - 37e AVENUE
Selon un sondage sur le taux de roulement élevé du personnel mené par CROP pour l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés (2007), 20 % des employés quitteraient leur emploi à cause d’un mauvais climat de travail. Face à ce constat, de plus en plus d’entreprises misent sur la cohésion et l’esprit d’équipe pour améliorer le bien-être des employés.
La cohésion et l’esprit d’équipe se font valoir lorsque des employés travaillent de façon saine et harmonieuse vers l’atteinte d’un même objectif. « C’est une équipe de travail dans laquelle les employés ont confiance les uns envers les autres », explique Justine Granger, psychologue chez SPB Psychologie organisationnelle
Et cette confiance n’est pas sans effets sur les employés, qui se sentent plus soutenus, plus engagés, plus motivés et plus heureux au travail. Ce sentiment de bien-être augmenterait même leur productivité de 12 %, selon une étude menée par le département d’économie de l’Université de Warwick, au Royaume-Uni.
Favoriser la cohésion et l’esprit d’équipe serait donc une formule gagnante pour les organisations. « L’entreprise devient plus performante puisqu’elle additionne les talents de tout le monde. Ça lui procure un avantage concurrentiel », fait valoir la psychologue organisationnelle.
Deux têtes valent mieux qu’une
Pour obtenir une bonne cohésion et un solide esprit d’équipe, les employés doivent être capables de communiquer, de s’engager, de se faire confiance, d’éprouver de la reconnaissance et de considérer les points forts et les points faibles de chacun. « À l’inverse, une équipe qui n’est pas capable de faire ça évolue dans une sorte d’harmonie un peu superficielle », dit Justine Granger.
La psychologue croit que tout le monde peut contribuer à une bonne cohésion et avoir un bon esprit d’équipe. Du côté du gestionnaire, il suffit de réfléchir à la structure organisationnelle et à des approches de collaboration. « Il faut définir les objectifs communs, suggère Justine Granger. C’est comme dans une équipe sportive : si les joueurs ne connaissent pas le but du jeu et leur rôle, ils ne pourront pas travailler en équipe ou être pleinement efficaces. »
Selon elle, il faut dépenser beaucoup d’énergie pour unir les troupes. Or, c’est quelque chose qu’on doit voir comme un investissement, qui permet à l’entreprise de prendre son essor et de répondre à certaines de ses difficultés.
« On pense trop souvent que le bien-être au travail est une problématique qui a un impact surtout sur les jeunes générations arrivant dans les entreprises du numérique, mais l’attente est universelle, quel que soit le poste ou la taille de l’entreprise », explique Stéphanie Chasserio, enseignant-chercheur à Skema Business School au site internet Les Echos.fr. Le bien-être au travail est désormais sur toutes les lèvres et bientôt... dans toutes les entreprises ?
